Les outils de l’apprenti
Les Outils de l'Apprenti
Avant la dernière Tenue, le Second Sur:. m’a fraternellement invité a participé à un chantier d’apprenti. Son cycle de travail en chantier commence par « la Pierre Brute » et c’est dans ce cadre que l’un de nos frères apprentis, récemment initié, a présenté ses travaux sur la Pierre Brute.
La Pierre Brute fait partie des principaux symboles cités en page 17 du mémento de l’apprenti dont je vous cite un extrait :
« Le F :. Apprenti travaille à la Colonne du Septentrion sous la direction du F :. Second Surveillant qui est chargé par la R : Loge de l’instruire dans ses débuts du travail dans l’ « Art Royal » dont les premiers et principaux symboles sont :
- La Pierre Brute,
- Le Maillet,
- Le Ciseau,
- La règle à 24 divisions,
- La perpendiculaire,
- Le Silence.
L’Apprenti Maçon doit « dégrossir » la Pierre Brute. »
A l’exception du Silence bien-sûr, (ou pas !), ces principaux symboles se retrouvent sur le tableau de loge au 1er degré.
L’Apprenti Maçon est donc, et je cite toujours le Mémento, « à la fois le matériau et l’ouvrier de l’œuvre Maçonnique qu’il commence ».
L’objectif de l’Apprenti est donc connu, dégrossir la Pierre Brute.
Pour le réaliser, il faut une méthode et des outils.
Lors de notre précédente tenue, notre VM nous a fait une planche sur le « Symbolisme, outil de connaissance ».
La planche de notre VM et le chantier d’apprenti m’ont permis de me replonger dans des études sur le grade d’apprenti et j’en suis fort content.
Pour développer cette planche, je commencerai par associer deux des principaux symboles cités dans le mémento, et de les associer à un lieu, à savoir :
- Le silence et la perpendiculaire
- Le cabinet de réflexion
Et pour donner corps à tout cela, je vous demanderais de visualiser, d’imaginer un jeune apprenti, assis en tailleur, regardant une Pierre Brute, et qui de manière un peu méditative, ne saurait pas par quel bout attaquer cette taille.
Et bien, si je devais lui donner un conseil, je lui dirais, au jeune apprenti, que ses premiers outils sont le silence et la perpendiculaire, et qu’il se souvienne de son passage dans le cabinet de réflexion lorsqu’il a subi l’épreuve de la Terre.
On demande en effet à l’apprenti maçon, à la colonne du septentrion, de regarder, d’observer, de conserver le silence…. Il est au septentrion, il est dans l’ombre, en tout cas pas trop dans la lumière.. Qu’il profite de cette période d’apprentissage, où il n’y a pas d’autre objectif que d’écouter, de regarder, d’absorber les symboles de la loge et du rite. C’est une chance.
Qu’il se souvienne du passage dans la matrice du cabinet de réflexion. N’est-ce pas le symbole du repli sur soi ? de l’introspection ? de la méditation ? Qui suis-je ? Où vais-je ? qu’il se rappelle en « flash » le coq et l’inscription VITRIOL.
Silence, perpendiculaire, cabinet de réflexion…
La perpendiculaire, symbole du second surveillant, symbole de l’introspection… Symbole de redécouverte de soi pour l’Apprenti. De méditation.
L’apprenti est devant sa pierre brute, dans l’introspection… dans le silence… dans la méditation….
Il est peut-être prêt à commencer à tailler la pierre brute. S’il a réussi à s’extraire du monde profane. S’il est prêt à tailler dans les métaux et l’acquis qui faussent et brouille sa vision.
Le jeune maçon a fait sien le principe VITRIOL : visite l’intérieur de la terre, et en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée.
Il respire ; il commence à voir ce qu’il doit tailler, les morceaux de pierre à enlever par petites couches, pour tenter d’atteindre l’œuvre d’une Pierre cubique. Il commence à maîtriser ses passions.
Il tend la main, il cherche d’autres outils, il attrape à tâtons un outil dur et lourd, un autre plus léger et métallique. Un maillet et un ciseau. Il est prêt.
Il va utiliser dans sa main droite le maillet, et dans sa main gauche un ciseau. Et il n’a pas oublié de mettre des gants pour se protéger des éclats quand il commencera son travail.
Il va allier la force du maillet à la sensibilité et l’intelligence du ciseau.
Il commence à taper, doucement, de plus en plus assurément. Car il commence à se connaître, à maîtriser son geste.
Toutefois le doute revient, car il voit que la forme géométrique attendue, un cube, n’est pas au rendez-vous pour l’instant. Cela ressemble plus à un parallélépipède dont tous les côtés opposés ne seraient pas parallèles avec des segments qui ne seraient pas égaux. Que dire des angles droits…
A quoi bon une telle forme géométrique…
Ah, parce que je ne vous ai pas encore dit, mais cet apprenti maçon souhaite que la pierre qu’il aura taillée puisse s’insérer dans un mur, dans un édifice, composé d’autres pierres cubiques….
Où est-ce que le bât blesse ?
Le jeune maçon s’est laissé emporter par son élan : de l’introspection et de la médiation, de la réflexion, il s’est un peu laissé aller dans sa fougue.
Il s’est dit qu’il était prêt et il a foncé.
Il a d’ailleurs oublié un outil, mais il le cherche, de sa main droite, il l’a trouvé.
La Règle. Symbole du rite au REEA. Il a un peu trop taillé sa pierre en profane, pensant qu’il était devenu expert en taille de pierre.
Il a en main cette belle règle divisée par 24 divisions, comme 24 heures, comme à chaque heure suffit sa peine.
Règle symbole de la règle, du rite. Sans rite, pas de travail. Sans symbole pas de travail.
''Dura lex, sed lex''. La loi est dure, mais c’est la loi.
La règle enfin va lui permettre de vérifier que chaque côté a la même longueur.
Mais il devra sans cesse vérifier que les dimensions sont proportionnées.
Au moins il a la perpendiculaire ou fil à plomb, qui va compléter ses vérifications, pour atteindre des angles à 90 degrés.
Il se remet à l’ouvrage, il avance sur la voie initiatique.
L-D:. D:.
26 avril 6023