L' Equerre et le Compas

L'Equerre et le Compas

 

 

 

Tout d'abord merci, à notre vénérable Maître et à mon 1er surveillant de m'avoir permis de présenter ce travail ce soir.

 

 

Au commencement était le ………… Compas, J'avais envie de faire des recherches et un travail sur cet outil, Rapidement il m'est apparu qu'il semblait, dans notre Rite Ecossais Ancien et Accepté, indissociable de l'Equerre.

Je dois dire que le travail de recherche pour réaliser cette planche a été très intéressant et m'a permis d'accéder à de multiples lectures parfois surprenantes.

Les symboles maçonniques ont des sources diverses :

 

 

Il y a des symboles explicitement cosmiques (et donc universels) comme les étoiles, le soleil et la lune.

 

 

Des symboles de source biblique comme le volume de la loi sacrée, la pierre brute, ou la colonne Boaz.

 

 

Des symboles de source chevaleresque, comme l'épée, l'adoubement ou l'accolade,

 

 

Des symboles de nature alchimique, comme le mercure, le souffre et le sel.

 

 

Le Compas, l'Equerre, comme le ciseau et le maillet sont d'origine compagnonnique.

 

 

Pourtant avec cette même origine ils sont très différents, le ciseau et le maillet sont des outils opératifs directs, ils sont de véritables outils actifs de construction.

 

 

A l'inverse le Compas et l'Equerre, l'emblème même de l'Ordre maçonnique n'est pas formé par des outils de tailleurs de pierre (ou « maçons, selon le sens opératif du terme) mais plus exactement, par des instruments de Géométrie, et d'architecture, tout comme la Règle.

 

 

Lors de mon initiation, j'ai prêté serment sur une bible ouverte recouverte par une Equerre et un Compas.

 

 

J'ai vu et j'ai appris le signe d'ordre, le bras à l'Equerre, le pouce à l'Equerre, les pieds en Equerre.

J'ai appris que l'Equerre permet de passer de l'abscisse à l'ordonnée, de changer de dimension, d'avoir un regard perpendiculaire et notamment de passer, par exemple, d'une simple lecture classique à la lecture symbolique.

D'emblée l'Apprenti, prend connaissance de l'Equerre, ce n'est pas pour lui signifier qu'il est encore « proche de la matière », mais pour lui indiquer clairement qu'elle est instrument de référence pour les maçons que nous sommes, et que dès le premier grade celui-ci est instruit que la maçonnerie est un travail d'Equerre, ce qui lui est enseigné par le tracé de son signe, ses pas et ses déambulations.

 

 

Cette référence permanente à l'Equerre aura petit à petit une répercussion sur l'intériorité et la transformation de l'Apprenti en Compagnon.

 

 

Lors de mon passage au degré de Compagnon, le souvenir du 4e voyage, me revient, où l'Expert m'a placé l'Equerre dans la main gauche,

 

Le Vénérable Maitre m'a alors expliqué qu'elle était le symbole de la Rectitude. Que l'Equerre sert à éprouver la Pierre Cubique afin qu'elle puisse s'ajuster aux autres pierres avec exactitude. J'appris également que ce 4ème voyage consistait en la demande d'être éprouvé par l'Equerre pour être reçu en loge de Compagnon.

 

 

Ainsi Lors de l'ouverture de cette tenue, notre second surveillant demande à être éprouvé par l'Equerre

 

 

Le Compas, comme son nom l'indique, permet de comparer.

 

 

Il évoque en outre cet instrument de marine qui permet de garder le cap. Le cap, cette idée a beaucoup plu à mon Premier Surveillant, ainsi qu'à Christophe, mon jumeau qui ont eu, tous deux, la primeur de certaines lectures de ce travail.

 

 

Le cap, c'est la direction, la direction vers l'objectif, l'objectif est fixé par la pensée. Si notre objectif est d'avoir une vie tournée vers le bien, une vie en interaction avec les autres, une vie droite, alors nous réunissons dans nos actes quotidiens l'Equerre et le Compas.

 

 

Comment aborder le sujet de l'Equerre et du Compas, sans parler de l'ensemble formé avec le volume de la loi sacrée, et passer ainsi à coté des trois grandes lumières de la Franc Maçonnerie.

 

 

Avec le volume de la Loi Sacrée, - analogue, d'un certain point de vue, à la Règle - Equerre et Compas forment les « trois grandes lumières » qui éclairent la loge.

 

 

Est sacré ce qui constitue la base, les fondations sur lesquelles nous nous appuyons. La loi sacrée est le fondement de notre personne morale, comme la vertèbre sacrée qui, elle-même, repose sur le sacrum, la base de notre colonne vertébrale.

 

 

Ces trois éléments, livre ouvert, Equerre et Compas, sont des signes qui nous invitent à nous construire, avec le maximum de liberté et de discernement.

 

 

Je me suis posé la question Pourquoi ces outils Equerre et Compas, avec le Volume de la Loi Sacrée, sont appelés les Trois grandes Lumières de la Franc Maçonnerie ?

 

 

En quoi ces outils sont il porteurs d'une quelconque lumière. Pourquoi, pour symboliser la Lumière, devrait-on utiliser des outils qui plus est des outils de maçons opératifs.

 

 

Je ne suis pas sur d'avoir trouvé la réponse à ce jour….

 

 

Peut-être une vie d'Equerre nous approche-t-elle de l'orient, de l'orient éternel ? De la lumière éternelle ?

 

 

Mais avant d'y arriver revenons à nos outils.

 

 

Au grade d'apprenti, l'Equerre est posée sur le Compas, symbole que la matière domine encore l'esprit.

 

 

Au second degré, le Compas ouvert à 90° est croisée avec l'Equerre, l'esprit commencerait-il a maitriser la matière ?

 

 

L'Equerre à la propriété de rendre les corps carrés alors que le Compas trace des cercles.

 

 

L'Equerre est fixe, le Compas est mobile.

 

 

L'Equerre est suspendue au cordon du Vénérable Maître de la loge dont la volonté est d'aller dans le sens des statuts de l'ordre maçonnique et de manière générale vers le bien.

 

 

Cette Equerre a des branches inégales, dont le rapport est de trois à quatre, ce qui correspond aux cotés du triangle rectangle des Pythagoriciens.

 

 

 

Les Vénérables d'honneur portent un bijou similaire, mais entre les deux branches se trouvent la démonstration du théorème de Pythagore, symbole de la science maçonnique.

 

 

Le bijou du Premier Surveillant se trouve sous le signe conjoint de la perpendiculaire, attribut du Second surveillant, et de l'Equerre attribuée au Vénérable.

 

 

Les attributs du « 3 qui dirige» à travers les fonctions du Vénérable Maître et des Premier et Second Surveillants sont en rapport avec leur rôle auprès des œuvrants.

 

 

Le port de l'Equerre par le Vénérable symbolise la rectitude nécessaire à la transformation de la pierre brute en pierre cubique, il est censé créer  de parfaits maçons, capables de participer à l'édification du temple idéal.

 

 

Le Compas est l'image de la pensée dans les différents cercles qu'elle parcourt.

 

 

Le Compas est formé de deux branches articulées, reliées par un axe, il décrit des cercles en indiquant clairement leurs centres, la valeur du rayon ou du diamètre.

 

 

L'écartement de ses branches pourrait figurer les différents modes de raisonnements, ou un esprit plus ou moins large…

 

 

Le Compas offre lui-même une figure de dualité (par ses branches) et de l'union (par sa tête).

 

 

A lui seul le Compas peut prendre la forme de trois outils, ouvert à 180 ° le Compas est une règle, à 90° c'est l'Equerre.

 

 

L'Equerre représente l'action de l'homme sur la matière, mais aussi et surtout d'un point de vue maçonnique l'action de l'homme sur lui-même.

 

 

Le bon sens profane ne dit-il pas d'un homme rigoureux qu'il est carré ?

 

 

En Loge, Les trois piliers sont disposés à trois des angles d'un rectangle, délimitant ainsi un espace ouvert, construit sur l'angle droit. Les flammes qui éclairent ces trois piliers, forment une Equerre avec le pavé mosaïque, et ce  jusqu'à ce qu'un courant d'air ne les fasse vaciller.

 

 

Je pense que l'Equerre est un des symboles les plus importants de notre vie sur la terre.

 

 

Car, même si l'Equerre est un symbole dit « Passif »,  notre référence à la rectitude est, par la loi de la gravitation, l'angle de 90°. Imaginons un instant que cette loi de la gravitation n'existe plus, les constructions ne tiennent plus, les hommes ne touchent plus terre.

 

 

C'est pourquoi utiliser l'Equerre, c'est s'inscrire dans les lois de l'organisation de l'univers.

 

 

On trouve dans les Anciens Devoirs de notre Maçonnerie la démonstration la plus simple du « théorème de Pythagore» : dans un triangle rectangle le carré de l'hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés.

 

 

Par exemple, si l'hypoténuse vaut 5, la somme des carrés des deux autres côtés sera de 25 (5 x 5) ; si l'on ne s'intéresse qu'à des nombres entiers, l'on constate que c'est le cas si l'un de ces côtés vaut 3 et l'autre 4 car (3x3)+(4x4)=9+16=25.

 

 

Cela va infiniment plus loin qu'un simple problème de mathématiques : c'est véritablement d'une loi de vie, d'une loi de construction dont il est question, celle en particulier qui permet de construire l'angle droit et de fabriquer les Equerres rigoureusement exactes.

 

 

Car, dans le théorème, nous partons d'un angle droit donné pour déterminer des longueurs ; si maintenant nous faisons le chemin inverse, si nous partons de longueurs données, si nous construisons un triangle dont les cotés valent 3, 4 et 5, nous savons qu'immanquablement notre triangle ne peut être que rectangle, que l'angle formé par les cotés 3 et 4 est nécessairement un angle droit.

 

 

Partant de là, la façon tout à la fois la plus simple et la plus rigoureuse de fabriquer une Equerre est d'assembler en triangle trois règles dont les longueurs sont entre elles de rapport 3, 4 et 5.

 

 

C'est ce principe qui est enseigné aux  Compagnons du Tour de France, par l'utilisation de la corde à douze nœuds.

 

 

Le Compas lui est actif. Si la sagesse n'est pas présente il peut être dangereux, Moins par la pointe de l'outil que par ce qu'il représente. Il est le symbole de la Pensée, de l'Esprit,

 

 

Il mesure toute chose, il permet les comparaisons, les évaluations, les calculs. Il trace des cercles, les arcs, les enchevêtrements. Plus les branches s'écartent, plus l'espace s'ouvre, plus l'esprit grandit.

Toutefois, le métier de bâtisseur ne permet l'usage du Compas qu'en deçà de 180 °. Si on considère que l'écartement du Compas correspond au niveau de connaissance, il est intéressant de constater que les maçons limitent son ouverture à 90°. Ceci indique clairement la volonté d'affirmer les limites de l'homme.

 

 

Compas (Compagnon, comparer, Compassion)

 

 

Amusons nous avec ce Compas, et laissons notre imagination fonctionner :

 

 

Regardez j'ai le Compas dans l'œil…

Le Compas c'est l'œil dans un dessin simplifié d'un profil du visage

C'est un porte voix, symbole de la parole retrouvée du Compa … gnon

On peut même trouver dans le Compas, une apparence rappelant celle de l'homme, avec une tête et 2 bras qui peuvent accueillir ou embrasser.

C'est aussi l'écartement des mains autour des yeux pour signifier un esprit large.

Mais aussi et surtout le Compas est l'outil du Grand Architecte de l'Univers.

 

 

Au-delà du symbole de la pensée, la pensée suprême n'appartient elle pas au Créateur ?

 

 

La terre est Ronde, il lui aura fallu un Compas pour la construire ou à tout le moins pour l'imaginer.

 

 

Regardez ce Compas, la tête est en haut elle protège la terre et les hommes par ses bras accueillants… Alors imaginons un Compas avec des branches graduées, les graduations serait symboles du temps, plus il passe plus notre esprit devient acéré, pointu, fin, mais plus également nous serions proches de l'accueil du Créateur, pour Compa…raître.

 

Le degré de Compagnon c'est aussi celui de la découverte de la lettre G, la 5ème lettre de l'alphabet, Gravitation, Géométrie, il ne manque pas de piste pour rattacher symboliquement l'Equerre et la lettre G.

 

 

Depuis quelques instants vous m'entendez vous parler du Compas et de l'Equerre, alors que j'ai a peine évoquée la Règle.

 

 

Sans partir aujourd'hui sur une analyse symbolique complète de la Règle, qui serait hors sujet, il convient quand même de préciser que celle-ci s'inscrit dans la continuité du travail avec les outils étudiés aujourd'hui.

 

 

La Règle est l'outil qui accompagne constamment le tailleur de pierre dans son travail de taille, l'outil même qu'il sollicite avant de commencer sa tache,  c'est en plaçant sa règle sur le bloc de pierre non équarri que le tailleur évalue sa matière et détermine à quel endroit il taillera sa première arête.

 

 

Ensuite il entreprend de tailler sa première face, et le recours constant à la règle, appliquée sur la pierre au cours de son travail, lui permet de constater qu'il se rapproche d'une surface plane ; la règle lui permet de passer de la ligne à la surface, et il procédera de même pour toutes les autres arêtes et les autres faces.

 

 

Par le Compas le bâtisseur exprime l'harmonie de l'œuvre. En effet, le Compas sur le chantier, est un outil servant à prendre des rapports et reporter des mesures.

 

 

Mais entre deux est intervenu le travail de l'Equerre. Avec elle, le bâtisseur révèle la maturation, la capacité à ordonner la matière. Étant passé de la ligne à la surface avec la règle, il est passé de la surface au volume ordonné avec l'Equerre.

 

 

C'est elle qui, dans son utilisation la plus simple, permet d'obtenir des blocs bien équarris ; pas des « pierres cubiques », évidemment, mais parallélépipèdes, ayant à chaque sommet à chaque coin un angle droit soutenus perpendiculairement par deux autres angles droits, en trois dimensions.

 

 

Mais c'est elle également qui permet de tailler dans la matière des angles de toute nature. Car une construction ne se fait pas seulement avec des angles droits. C'est cet outil de formulation par excellence que porte le Vénérable Maître.

 

 

Marcher avec les pieds à l'Equerre permet de se déplacer en utilisant le chemin dans sa largeur la plus étroite. N'est-ce pas ainsi que les maçons se déplaçaient sur les échafaudages ? Nous pouvons expérimenter cette marche dans les transports en commun et garder ainsi la stabilité dans le mouvement.

 

 

Pour la nouvelle année, j'ai envoyé un sms à certains d'entre vous dont le texte était : « un vieux sage disait : ne cherche pas le chemin du bonheur, car le bonheur c'est le chemin », je pense que dans la maçonnerie nous pourrions considérer que le chemin est lui même d'Equerre, il n'y aurait pas forcement de but à atteindre, mais plutôt un mode d'être à vivre qui serait, en fait, le chemin lui-même.

 

 

Première Conclusion, écrite avant mon retour précipité d'Asie.

 

 

Avec l'Equerre et le Compas, symboles universels de la Franc Maçonnerie, il nous reste à les utiliser au quotidien, dans chacun de nos actes, dans chacune de nos activité, dans chacune de nos paroles, de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que la Paix règne sur la Terre, pour que l'Amour règne parmi les Hommes et pour que la Joie soit dans les cœurs.

 

 

Ma véritable conclusion, est une histoire vécue récemment.

 

 

Un certain nombre d'entre vous savent que je suis rentré plutôt que prévu d'Asie, car j'ai perdu un ami proche. Joël aurait pu faire partie de notre atelier, il en avait toutes les qualités et les valeurs, c'était un maçon sans tablier, mais la vie de m'a pas laissé le temps de vous le présenter ici.

 

Lors de son enterrement, ma douleur était si vive, qu'elle en avait perdu la discrétion qui sied à ce genre de cérémonie, alors j'ai mis mes pieds en équerre, mon corps s'est redressé, et j'ai repris la dignité que je devais garder pour lui rendre honneur.

 

Fredéric LHO:.

R:.L:."Les Templiers de Saint Jean

GLDF

 



14/11/2007
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