LES VERITES ESSENTIELLES SONT ENTOUREES D’OMBRES EPAISSES (22.05.6024)

 

 

1. LA LUMIERE ET LES TENEBRES

Les vérités essentielles sont entourées d’ombres épaisses : cette affirmation relève de la thématique du symbolisme de la lumière et des ténèbres.

Pour nous Maçons, le point commun de notre chemin réside dans l’opposition et la dualité « ténèbres/lumières ».

Notre chemin est rempli de ce dualisme : d’un côté l’existence de la réalité qui nous heurte dans notre recherche et notre chemin et de l’autre la présence d’un idéal à atteindre.

L’instruction au 1er degré du rite dit :

 

Depuis quand êtes-vous franc-maçon ? « Depuis que j’ai reçu la Lumière »

Qu’avons-nous demandé lors de notre première entrée dans la loge ? « La Lumière, vénérable Maître. Que cette lumière nous éclaire ! »

Plus loin dans l’instruction il est dit: Pourquoi votre loge est-elle située de l’Occident à l’Orient ?

« Elle est orientée pour rappeler que la Franc-maçonnerie indique la direction de la Lumière. Il appartient aux Francs-Maçons de s’engager dans la voie ainsi tracée afin de marcher par eux-mêmes à la recherche de la Vérité. »

Pourquoi vous êtes-vous fait recevoir Franc-maçon ? « Parce que j’étais dans les ténèbres et que j’ai désiré la Lumière. »

Expliquez cette réponse. « La société au milieu de laquelle nous vivons n’est que partiellement civilisée. Les vérités y sont entourées d’ombres épaisses, les préjugés et l’ignorance la dominent, la force ou la ruse y prime le droit. La plus grande somme de Vérité et de Lumière ne saurait donc mieux se rencontrer que dans les Temples maçonniques où des hommes éprouvés et choisis se consacrent à l’étude et au travail.

 

2. LA LUMIERE A POUR COROLLAIRE LA VERITE.

La Lumière en Franc-maçonnerie a donc pour corollaire la Vérité, la lumière se confond même avec la Vérité. Mais de quelle Vérité s’agit-il ?

La maçonnerie n’impose aucune croyance, elle ne se prononce par sur les vérités de la foi ou de l’engagement politique.

A mon sens, la Vérité s’appuie sur la pratique de la Fraternité ; sur l’amour, la solidarité, la recherche de la liberté ; la conviction de l’égalité en droit entre les hommes et de son corolaire la justice c’est-à-dire de la reconnaissance des mérites de chacun ; la tolérance et la prudence.

La lumière nous conduit à penser par nous-même, à respecter les opinions des autres mais à ne pas les accepter comme juste sans les avoir examinées avec une réflexion critique et contradictoire.

Les pas, la direction, l’orient vers l’occident, le passage, le cabinet de réflexion, le bandeau, la pierre, les outils illuminent et instruisent symboliquement le chemin. Ils nous guident vers l’élévation de l’esprit pour nous éloigner de l’endoctrinement et de l’ignorance.

Autant de Vertus qui nécessite un travail incessant et continu sur soi, de tout instant, pour tenter d’acquérir la force, la sagesse et la beauté afin d’atteindre l’inatteignable idéal de perfection.

Nous le savons tous : la perfection n’existe pas dans ce monde parfaitement imparfait ; à commencer dans notre moi et monde intérieur où se bouscule la dualité incessante entre ténèbres et lumière, entre préjugés et vérités.

Je suis et je resterai jusqu’à ma mort un apprenti, celui qui cherche la lumière et la vérité tout en sachant que seuls des fragments de lumière m’apparaitront parce que le chemin de la Lumière et de la vérité sont entourés d’un voile épais.

 

La vérité est inaccessible à l’esprit humain, chercher la vérité, c’est tenter de l’approcher sans jamais l’atteindre.

 

Qu’avez-vous aperçu en entrant en loge ? « Rien que l’esprit humain puisse comprendre. Un voile épais me couvrait les yeux »

Comment expliquez-vous cette réponse ? Il ne suffit pas d’être mis en présence de la Vérité pour qu’elle nous soit intelligible. La lumière n’éclaire l’esprit humain que lorsque rien ne s’oppose à son rayonnement. Tant que l’illusion et les préjugés nous aveuglent, l’obscurité règne en nous et nous rend insensibles à la splendeur du Vrai.

 

La lumière a pour corollaire la Vérité. La vraie lumière est celle de la raison et de la vérité. Mais la lumière est entourée des ténèbres ; c’est la lumière qui nous guide vers la vérité alors même que les ténèbres s’efforcent d’éteindre cette lumière.

 

3. LA DUALITE EST PAR ESSENCE LE MOTEUR DE LA NATURE INTERIEURE DE L’HOMME :

L’instabilité du caractère humain, sa complexité et la profonde ambiguïté de l’homme sont des constances y compris pour les plus sages.

Nous sommes capables du meilleur et du pire et selon nos humeurs nous pouvons être imprévisibles dans nos réactions.

Les vérités se trouvent dans le cœur de l’homme tout comme les ombres. Les vérités sont difficiles à trouver et elle requiert une lutte incessante tant les ombres de l’obscurité et des ténèbres sont prégnantes.

Voici un paradoxe qui nous plonge dans la dualité de notre monde intérieur : ombres et lumière.

Les vérités sont entourées d’ombres épaisses, les préjugés et l’ignorance la dominent, la force et la ruse y prime le droit.

Ombre et lumière, vérités et obscurité, lumière et ténèbres, bien et mal, Vertus et préjugés, faits et opinions, esprit critique et dogmes. Voilà la dualité qui gouverne notre chemin intérieur et nos décisions.

La lumière se rapporte à la raison, l’amour, la fraternité, la sagesse, la paix. Elle est occultée par les vicissitudes et les ombres épaisses de la nature humaine : l’ignorance, le fanatisme, l’oppression, l’ambition dévorante, la peur, l’envie, la jalousie, la domination.

Cette vérité est contrariée par l’obscurité, par nos dogmes et nos croyances. Nos pensées balancent entre la terre et le ciel, entre l’obscur et la lumière.

Le dogme, les croyances, les convictions, les préjugés, les opinions et les jugements sont autant de danger qui nous empêchent de penser par nous-même, qui peuvent nous conduiront à idolâtrer sans comprendre, à accepter des idoles que l’on va suivre aveuglément.

Tous ces poisons insidieux font des peuples et de leurs chefs des barbares, des tortionnaires et des moutons. Ils font des gourous et des tyrans, des êtres plongés dans des ténèbres si sombres, si opaques qu’ils sont emmurés au plus profond de la terre , dans le fanatisme et l’obscurantisme.

 

4. LA VERITE C’EST DE SAVOIR RECONNAITRE SON IGNORANCE

« Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien »

Cette maxime de Socrate permet de comprendre que la 1ière des vérités, c’est de savoir et reconnaitre son ignorance.

Reconnaitre son ignorance, c’est le début de l’intelligence et de la sagesse, c’est ce qui nous permet d’éviter l’écueil des ténèbres.

Le préalable à toute recherche de la vérité est la conscience de notre ignorance et des limites de notre savoir. Que l’on soit ignorant ou savant, néophytes ou sachant, la démarche est la même.

Se reconnaitre ignorant permet d’ouvrir le chemin de la quête de ce qui est réellement, par-delà les illusions du monde. Celui qui croit savoir ne se met en quête de rien.

Les certitudes font parties des ombres épaisses qui renforce notre ignorance et qui nous empêche d’accéder au savoir et de progresser.

 

5. VERITES INCONTOURNABLES ET VERITES INDESIRABLES

Les seules vérités incontournables sont la naissance et la mort. Tu es né poussière et tu retourneras poussière nous dit Moise.

Et pourtant l’Homme vit comme s’il était éternel, en refusant l’idée de la mort, en l’oubliant, en la niant car la mort nous fait, au fond de nous-même terriblement peur.

En dehors de la mort, la vérité est-elle si facile à accepter ? est-elle si désirable ? Assurément non, elle est souvent difficile d’accepter et de reconnaitre nos erreurs, nos défauts et nous préférons souvent nous mentir car les vérités nous dérangent ou remettent trop en question nos certitudes et le regard que l’on a envie de porter sur soi-même.

Suis-je celui que les autres perçoivent ? Suis-je perçu comme un autre que celui que je voudrai être ? Le miroir invite à l’interrogation de soi en se dépouillant de nos métaux.

Notre 1er ennemi, c’est nous-même ; c’est ce que nous apprend le passage du miroir. Méfie toi de toi-même car tu es ton pire ennemi dans la quête de la vérité.

La quête de la vérité finalement ne serait elle pas la compréhension la plus complète de soi et l’acceptation de soi dans ce qui fait nos fondations et nos fondamentaux intérieurs ?

 

6. L’ESPRIT HUMAIN NE PEUT ACCEDER A LA VERITE ABSOLUE

L’existence d’une vérité supérieure symbolisée par le Grand Architecte de l’Univers ne se laisse approcher qu’au travers d’un prisme déformant qui nous empêche de voir le cœur de la lumière mais seulement son reflet. On peut s’en approcher mais on ne l’atteint jamais.

Pour autant la franc-maçonnerie nous conduit et nous guide vers la connaissance de soi. car nous détenons une petite parcelle de lumière, une petite parcelle de la lumière. L’homme étant un microcosme, cette parcelle de lumière est infiniment petite au regard de l’immensité de l’Univers.

Elle nous permet de nous guider sur le chemin de la vérité absolue sans jamais pouvoir l’atteindre.

 

Finalement la vérité tient dans la quête de celle-ci plus que dans son atteinte en gardant à l’esprit que le chemin nous guide pour contrôler nos passions.

La triangulation en loge nous oblige à pratiquer la patience, la pondération, l’écoute, le respect de l’autre. Cette méthode empêche les risques de confrontation et le jugement ; elle conduit à l’harmonie.

Cette intériorisation permet de développer une posture et une attitude ouverte, positive et constructive dans le monde profane, attitude portée par la force, la beauté et la sagesse

La vérité essentielle ne serait elle pas l’intériorisation qu’une harmonie (le bien, le beau, le vrai) est possible pourvu qu’on s’attache à construire cette harmonie avec la méthode apprise en Loge!

 

E:.H:.

22 mai 6024

 



14/06/2024
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